Bonne retraite maman

Belle et heureuse retraite, Maman!

Vendredi dernier, un événement important s’est passé dans la vie de ma petite Maman. Après 35 années de loyaux services en Travail Social dans le milieu de la santé, ma mère a pris sa retraite. Bien méritée! Une nouvelle vie a alors commencé pour elle, et mon père d’ailleurs, qui devra s’habituer à une deuxième retraitée dans leur maison, lui qui est à la retraite depuis déjà 10 ans!

Bref, vendredi dernier, nous tenions un petit « party » familial pour souligner ce grand événement! Je me suis permis un petit discours en milieu de soirée. Je le publie ici pour la postérité ;-). Et encore une fois, petite Maman, je te souhaite une longue, belle et heureuse retraite!

Maman, Maman, Maman..

Depuis hier, 16 h, tu as amorcé une nouvelle étape dans ta vie. Celle de la retraite. Wow ! Il me semble qu’il n’y a pas si longtemps, on en parlait autour de la table de notre souper familial du dimanche. On se disait qu’il ne te restait plus que 5 ans. Puis juste 2 ans, 1 an, et seulement quelques mois…

Il me semble qu’il n’y a pas si longtemps, je finissais ma journée d’école au Collège Français et j’allais t’attendre à l’hôpital Sacré-Coeur pour qu’on reparte ensemble vers la maison.

Il me semble qu’il n’y a pas si longtemps, je ne savais pas vraiment ce que tu faisais dans la vie. Imaginez, le métier de mon père consistait à « compter », et celui de ma mère à « travailler socialement ». Ça me faisait une belle jambe quand, à l’école, on nous invitait à parler du métier de nos parents…

J’ai donc appris ce que tu faisais dans la vie Maman, qu’au début de la vingtaine je crois… Je savais déjà que tu « aidais les gens », ça, j’avais déjà saisi. Mais je crois que j’ai commencé à vraiment saisir ce que tu faisais dans la vie, que lorsque je t’ai aidé de mes « capacités informatiques » avec un document que tu préparais sur les 5 étapes du deuil de Kübler-Ross. Et encore, je n’ai pas tout compris ce jour-là. Il aura fallu quelques années pour que j’en comprenne toute la portée, mais ç’aura probablement été l’élément déclencheur.

Je comprends aujourd’hui à quel point tu es forte. Pour avoir excellé comme tu l’as fait dans ton domaine, il fallait être forte, il fallait être habitée de compassion, d’empathie et de patience, de calme, le tout couplé d’une force de caractère incroyable. Je n’ai eu la chance qu’à quelques reprises dans ma vie de voir de mes yeux la façon dont tu aidais les gens dans ta vie professionnelle. Je l’ai vu lorsque tu as aidé des gens proches de nous à traverser des épreuves difficiles. Je l’ai aussi vu à 17 ans, lors de ma première peine d’amour. Lorsque je me suis blotti dans tes bras sur le sofa en sanglotant silencieusement… Ton empathie, ton réconfort, ta douceur, ton amour, m’ont sauvé ce jour-là…

Pour exceller autant dans cette profession, il n’y a pas de doute, tu es une femme d’exception. Et il semble que tes collègues de bureau lors de ton party d’hier soient arrivés à la même conclusion que moi : dans 150 ans d’ici, c’est la canonisation qui t’attend, c’est certain ! 35 ans dans le milieu de la santé à aider des gens, c’est ton premier miracle. Avoir enduré mon père et moi pendant toutes ces années, c’est sans aucun doute, tes miracles 2 et 3 !

Tu as eu une brillante carrière à travers laquelle tu m’as mis au monde, toi et Papa m’avez élevé et m’avez transmis vos valeurs, 2-3 défauts et plein de qualités. Quelque 30 années plus tard, je crois qu’il est raisonnable de conclure que tu as fait un excellent travail. Tu n’as qu’à regarder dans les 2 paires de yeux des 2 petits monstres de 6 et 3 ans qui vous aiment tant pour te dire : « Mission accomplie » !

Au cours des 35 dernières années, tu as toujours placé les autres avant toi. Tu as toujours su aider les gens, tu as toujours cherché à les aider eux, te plaçant continuellement en deuxième. Tes patients, les familles de tes patients, ta famille, ton mari, ton fils, ta belle-fille, tes petits enfants. Toujours eux. Et bien, j’ai une excellente nouvelle pour toi ce soir, ma chère maman. Tu as su tout mener à bon port. Tu peux maintenant commencer à penser à toi. Oh je sais que ce sera extrêmement difficile ! Tu n’es pas habituée à ça ! Ce sera nouveau pour toi, de l’inconnu. Mais prends-moi comme exemple ! Si j’ai réussi à faire régresser mon égocentrisme d’enfant unique pour laisser la place à mes enfants, tu es sûrement capable de faire l’inverse, juste un peu, et penser à toi en premier. La vie d’appartient. Il n’en tient qu’à toi d’aller en chercher tout le meilleur !

Alors, comme le vieil adage le dit mieux que moi : Aujourd’hui, c’est le premier jour du reste de ta vie ! Je te souhaite une retraite pleine d’aventures, de découvertes, de joie, de paix et d’amour. Et, de la même façon dont tu as toujours été là pour nous et nos 2 petits anges, nous serons toujours là pour toi, à tes côtés, essayant de te redonner au centuple tout l’amour que tu nous portes.

Commentaires

  1. Michele dit:

    Vous avez une très belle plume, et c’est un texte très inspirant! Votre mère semble être une personne incroyable, et je lui souhaite une très douce retraite!

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